Quelque part dans les nuages, au dessus des lignes de combat.
France
Printemps 1916.
Sifflotant joyeusement en buvant un thé Earl Grey chaud, du moins entre deux gorgées sinon c'est n'importe quoi, t'en fout partout sur le tableau de bord et c'est la chianti... Le Major Dhom, pilote anglois de son état, encore pas trop trop sale, l'état, au début de ce récit... voletait tranquillement parmi les cumulus et les nimbus en pensant bibliquement à sa dulcinée, abandonnée au pays et se morfondant piteusement près de l'âtre rougeoyant pour se réchauffer, parce que même au printemps, l’Angleterre ça caille, entre deux visites amicales de ses nombreux amants qui, eux, eurent la chance, ou les pistons idoines, pour ne pas se farcir cette maudite guerre chez les cons d'en face...
Bref... il se branlait joyeusement la nouille à bord de son DH-2 flambant neuf ! Quand soudain ! Holly Shit ! il aperçoit la forme caractéristique d'un oiseau allemand, ange de la mort, bardé de croix noires annonciatrices d'un destin funeste pour celui qui les voit de trop près !
Alors qu'il range le plus rapidement possible le matos, manquant de peu de le coincer dans sa braguette et commençant déjà à sentir l'urine inonder son cockpit,
Il lui prend l'envie de fuir le plus loin possible sauf que ... couillon... son aérodrome et son fameux mess des officiers où l'on sert un délicat brandy à ceux qui reviennent en un seul morceau de leur mission, et c'est pas souvent... se trouve de l'autre coté de ce maudit Mauser!
"Mauser? Fokker !" se dit il alors que l'urine commence à déborder de l'habitacle ! (Faut être débile pour boire autant de thé avant de partir en mission aussi !)
Et tandis qu'il tente de faire demi-tour, parce que finalement, une chambre individuelle 3 étoiles chez les boches c'est pas si mal au final ? Et que le shnaps c'est dégueu... mais pas autant que le Brandy de Tante Suzan, Il est déjà en train de prendre cher et de ramasser du plomb plein la toile !
Les yeux fermés pour ne pas voir la mort en face, bien que celle-ci arrive les plus souvent par derrière, faisant bouh ! pour provoquer une crise cardiaque chez ces clients du jour, comme ça elle économise du temps et de l'énergie... il se crispe sur la détente de sa pétoire répondant ainsi à l'échange de balles, comme dans une partie de Tennis, auquel il n'a d'ailleurs jamais joué à cause de son pied-bot...
Il vire à gauche, à droite, au milieu... tel un Macroniste dans une campagne électorale... tente de descendre au raz des pâquerettes (comme les capacités intellectuelles d'un militant RN) ... avant de s'apercevoir qu'il s'agit en fait de marguerites ! En fauche quelques unes pour sa douce et tendre Britney qu'il compte quand même revoir un jour... Tandis que les balles, les pruneaux et les douilles pleuvent à n'en plus finir !
Reprenant son courage à deux mains... enfin une seule... parce qu'il avait déjà perdu l'autre en jouant au cricket l'été dernier à Birmingham, me demandez pas comment ! Personne n'a jamais compris comment c'était possible ! Même pas Sherlock Holmes, pourtant invité d'honneur du tournoi de la Reine d'Enaij, petite province du Bhoutan, dans laquelle la famille Dhom passait régulièrement ses hivers avant le début des hostilités, il finit par se souvenir que son appareil est capable de faire autre chose que d'aller tout droit, à gauche ou à droite...
Holly crap ! I believe I can fly ! et Hop ! il tente un Immelmann !
L'autre... le boche... n'en croit pas ses yeux ! Lui qui commençait à penser que ses Camarades avaient trouvé le plus nul de tous les pilotes alliés pour son bizutage en tant que skipper de Fokker.
Parce que oui ! Ce que l'Anglais ne sait pas... c'est que le leutnant Gurke, n'est pas pilote de chasse, mais coursier chez la "Deutsche Post" et qu'il partait juste livrer le courrier du matin à ses petits copains du régiment, ainsi que ce nouvel appareil lui aussi flambant neuf qu'il savait à peine manœuvrer ! Pensez bien ! On est marin de père en fils chez les Gurke ! Pas aviateur !
Ca pétarade encore... et encore... visiblement ça tire pas mal à coté ! et boum ! ça manque même de se rentrer dedans dites donc !
Faut pas s'étonner ! C'est deux branquignoles qu'on vous dit depuis le début...
Au final... Alors que Gurke pense avoir aperçu un congénère dans un champ de cucurbitacées et opère une demi boucle inversée, Dieu seul sait comment... L'anglais décide que trop c'est trop et s'apprête à se rendre à l'ennemi en essayant de se poser au milieu d'un pré, où paissent placidement deux trois bovins à peine troublés par tout ce ramdam aérien auquel, ils ne panent, de toute façon, absolument rien !
Et Bim ! Une dernière giclée ! accidentelle, semble t'il ! Et le De Havilland tiret 2 finit sa course le nez dans l'abreuvoir de ces pauvres vaches à lait qui n'avaient rien demandé !
En 1919, Gurke rencontre Britney dans un troquet italien, ils tombent amoureux et ont aucun n'enfant... parce que c'est chiant !
C'est bruyant... ça chie partout... ça bouffe tout le chocolat... et puis ça bosse mal à l'école !
Fin de chantier !